« Comme dʼautres souffrent de lombalgie, dʼasthme ou de colite en cas de stress, le psoriasis et lʼeczéma sont psychosomatiques, mais il nʼy a pas forcément de causalité psychique à traiter”, nuance Joël Pacoret, psychologue clinicien, psychanalyste consultant à La Roche-Posay. En revanche ces patients peuvent être aidés par des techniques de gestion du stress comme la relaxation, le yoga ou la sophrologie.” A La Roche-Posay, station thermale spécialisée dans les affections de la peau la consultation psy est proposée dans le cadre de la cure, parce que si le psychisme nʼest pas toujours cause de la maladie, celle-ci peut rendre triste, anxieux, voire phobique. Cette consultation est un moment privilégié pour le malade et sʼil sʼagit dʼun enfant, permet au psy de rencontrer sa famille.

 

“Quand un enfant a de lʼeczéma, explique Joël Pacoret, cela a forcément un retentissement sur sa famille, mais il nʼy a quʼà lui que lʼon met de la pommade, que lui qui se réveille la nuit en pleurs et doive faire attention à ce quʼil mange. Du fait de sa maladie, il subit un contexte quʼil nʼaurait pas à vivre sans cela mais les conséquences psychologiques retentissent sur toute la dynamique affective de la famille. Il faut essayer de voir qui souffre,qui profite, qui interprète, qui est jaloux, hostile ou volontaire dans cette démarche. Certains ont besoin dʼun suivi psychologique mais pas forcément lʼenfant. Ce peut être la mère le père ou le grand frère, et ce besoin aurait pu exister sans que lʼenfant est un eczéma.”

 

Et lui au fait quʼen pense-t-il ? Bien souvent, ce qui le gêne le plus nʼest pas le regard des autres, qui perturbe bien plus ses parents, mais ce “truc” qui se passe malgré lui et prend sens pour les adultes. Il y a ces boutons qui grattent, la peau qui rougit et fait mal. Mais le plus pénible est que, sʼil fait une poussée dʼeczéma,quand il est inquiet à cause dʼun contrôle de français, les parents diront quʼil est stressé. Alors que la poussée peut-être due aux allergènes du chat, au bac à sable ou à nʼimporte quoi dʼautre. “Lʼenfant nʼa pas forcément envie que tout le monde connaisse ses émotions, souligne Joël Pacoret, surtout si elles ne sont pas à lʼorigine de la poussée dʼallergie. Il peut alors se retrouver bloqué dans le psychosomatique. Le fait que sa peau réagisse à des émotions ne veut pas dire que son psychisme va mon bien que celui dʼun autre. Il a besoin dʼentendre un adulte référent le lui dire, quʼon soigne sa peau et quʼon lʼaide à surmonter ce quʼil a à vivre. Là cʼest de relation dʼaide quʼil a besoin, pas de psychothérapie !”

 

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